Le BTP perd chaque mois l'équivalent des emplois de PSA-Aulnay

Le secteur du bâtiment en France devrait supprimer plus de 35.000 emplois sur l'ensemble de l'année faute de perspectives de rebond de l'activité, soit l'équivalent chaque mois de tout l'effectif de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois, s'est inquiété mardi le président de la Fédération française du bâtiment (FFB)...

Depuis le pic de la fin 2008, la profession voit sa main-d'oeuvre diminuer régulièrement pour cause de crise économique et de rigueur budgétaire. En 2011, le secteur était toutefois parvenu à recréer 1.700 emplois équivalents temps plein, avant d'en reperdre plus de 11.000 au premier semestre de cette année, qu'il s'agisse de salariés ou d'intérimaires.

"L'année devrait se solder sur un recul de 35.000 personnes, soit, si je peux me permettre cette comparaison, l'équivalent d'un site Aulnay par mois, puisque c'est une espèce de mesure qui s'est instituée, dans une totale indifférence il faut bien le dire", a déclaré Didier Ridoret au cours d'une conférence de presse.

"La dispersion de nos entreprises sur le territoire et le faible nombre d'emplois que chacune d'entre elles supprime joue comme un anesthésiant, mais les faits sont têtus, nous détruisons de l'emploi et le mouvement va s'accélérer en 2013", a ajouté le président de la FFB.

La fédération représente 57.000 entreprises, qui emploient les deux tiers des 1,2 million de salariés du bâtiment en France. L'usine automobile d'Aulnay, dont PSA a annoncé la fermeture en 2014, compte environ 3.000 personnes.

Malgré l'environnement de marché morose, Didier Ridoret a maintenu sa prévision d'une baisse "contenue" de 2% du volume d'activité en 2012, grâce notamment à une pause dans le décrochage du marché du neuf.

Contre toute attente, les défaillances d'entreprises ont fortement baissé à la fin du deuxième trimestre, a noté la FFB. Elle estime cependant que les coupes dans les dépenses publiques et les interrogations sur le dispositif d'aide à l'achat immobilier qui succédera au Scellier alimentent les incertitudes qui pèsent sur la profession pour les mois à venir.

Dans ce climat, la fédération s'est dit préoccupée par la multiplication d'offres de travaux à prix cassé émanant d'agences d'intérim recrutant en Europe de l'Est ou d'entreprises russes ou espagnoles.  "Aujourd'hui, ce ne sont plus uniquement les territoires frontaliers qui sont touchés, c'est l'ensemble du territoire qui est impacté", a déclaré Didier Ridoret.

"Suite à une rencontre avec le ministre du Travail Michel Sapin, celui-ci s'est engagé à présenter fin septembre un plan national de lutte contre le travail illégal auquel notre fédération sera étroitement associée."

©Crédit photo : REUTERS/Philippe Wojazer

Source : Reuters

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