Londres 2012, une addition salée encore éclipsée par le succès

L'heure des comptes a sonné en Grande-Bretagne, où la pluie de médailles a fait taire, pour le moment du moins, le débat sur le coût des Jeux olympiques de Londres qui viennent de se terminer. L'addition totale s'élève à plus de neuf milliards de livres sterling (11,5 milliards d'euros) d'argent public, soit plus du double de ce qui avait été prévu lorsque la capitale britannique avait été choisie il y a sept ans...

Le gouvernement avait pourtant promis des Jeux "prêts en temps et en heure et conformes au budget prévu".

Le Premier ministre, David Cameron, qui tente de relancer une économie frappée par la récession, s'est montré très actif sur le terrain de la "diplomatie commerciale" en vantant les mérites des entreprises britanniques aux chefs d'entreprises venus à Londres pour l'occasion.

Le gouvernement a assuré que les JO allaient permettre un bénéfice de 13 milliards de livres (16,5 milliards d'euros) au cours des prochaines années, sous-entendant qu'ils rapporteront donc plus qu'ils n'ont coûté. Et il a balayé les critiques de ceux qui remettent en cause les effets à long-terme d'événements sportifs de cette ampleur pour un pays organisateur.

Mais, en dehors des JO et de leur incontestable réussite au niveau logistique, les nouvelles sont plutôt moroses. La Banque d'Angleterre (BoE) ne prévoit pas de croissance pour l'économie cette année, la coalition gouvernementale Tories-"lib-dem" se déchire et un énième scandale bancaire a cette fois frappé Standard Chartered.

Pour les économistes, les JO devraient permettre à l'économie de connaître une rapide croissance pendant trois mois, mais l'effet va ensuite disparaître et il est difficile de prédire l'impact olympique à plus long terme. "Nous passons tous un bon moment, mais comme après chaque lendemain de fête, on aura la gueule de bois", estime Georgios Kavetsos de la London School of Economics (LSE). "Les méga-événements du type JO ne doperont pas de façon significative les indicateurs importants comme la croissance économique, le tourisme, l'emploi ou les salaires", ajoute-t-il.

Pour l'heure, les Britanniques ne parlent que de sport ou presque. Le royaume savoure ses plus beaux JO depuis plus d'un siècle, marqués par près 29 médailles d'or, comme autant de bouffées d'oxygène après sept ans de préparatifs dans l'austérité.

Ces Jeux ont au moins été une aubaine en termes d'image pour la ville et le pays, qui restaient sur des événements négatifs avec les émeutes urbaines de l'été dernier. "Londres s'est montrée très professionnelle, et sous son meilleur jour, sur la scène mondiale", estime Sara Parker, directrice à Londres du groupe de pression CBI business.

Les Britanniques ont pourtant douté jusqu'au bout de la fiabilité des systèmes de transport et de sécurité de Londres, craignant des couacs qui auraient fait mauvais genre. Mais ces craintes ne se sont pas concrétisées et les événements organisés au coeur de Londres ont permis de mettre en lumière les atouts, aussi bien anciens que modernes, de la capitale.

Les Jeux ont également permis de réhabiliter Stratford, où a été installé le village olympique, qui était jusqu'il y a peu l'un des quartiers de l'est londonien les plus pauvres, isolés et pollués de la ville. Il peut désormais se vanter d'être parfaitement relié au reste de la capitale et d'héberger le plus grand centre commercial d'Europe.

Le village olympique, où résidaient les athlètes depuis quelques semaines, va être reconverti en appartements qui vont être vendus l'an prochain. Le stade olympique accueillera lui les championnats du monde d'athlétisme en 2017 et le vélodrome est candidat à l'organisation des Mondiaux de cyclisme sur piste de 2016.

Source : Reuters

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