Casino prend le contrôle du brésilien Pao de Açucar

Casino est devenu vendredi le seul actionnaire de contrôle de Grupo Pao de Açucar (GPA), conformément à un pacte d'actionnaires conclu en 2005, le PDG Jean-Charles Naouri ayant été nommé à la présidence du conseil d'administration de Wilkes, la holding de contrôle du premier distributeur brésilien...

Les actionnaires de GPA, réunis en assemblée générale extraordinaire, ont par ailleurs donné leur feu vert à un conseil d'administration où Casino est majoritaire. Ce faisant, Casino se renforce dans un marché qui pourrait bientôt supplanter la France comme principale source de revenus, les dépenses de la classe moyenne brésilienne compensant une demande atone en Europe.

Les actifs brésiliens une fois consolidés devraient représenter près de 44% des ventes de Casino et plus de la moitié de son bénéfice d'exploitation. "Depuis le début de notre partenariat en 1999, nous avons cru en l'avenir du Brésil et de GPA et avons contribué à son succès aux côtés de la famille Diniz", a réagi Jean-Charles Naouri dans un communiqué.

"Tout en maintenant la forte identité de GPA et sa culture brésilienne, j'entends avec l'ensemble du groupe Casino, continuer à apporter notre soutien à son management, emmené par Enéas Pestana son Directeur Général, avec pour objectifs de renforcer le leadership de GPA et d'en faire une entreprise toujours plus aimée et admirée", a-t-il ajouté.

Tous les regards convergeaient vendredi vers Abilio Diniz, qui conserve la présidence du conseil d'administration de GPA, mais sous l'oeil attentif de Naouri. Diniz a transformé la chaîne d'épiceries de son père en un empire de la distribution, à la faveur d'injections de fonds opportunes de son associé Casino.


Diniz a évité toutes les questions relatives à son avenir au sein de la société, y compris celle de savoir s'il exercera une option dans les deux mois qui viennent pour vendre un paquet d'actions Casino estimé à 10 millions de dollars.S'il ne le fait pas, Casino a l'option de prendre une participation symbolique, lui donnant la majorité de Wilkes.

Les relations entre Diniz et Naouri ayant viré à l'aigre, les deux camps ont discuté de solutions de rechange à l'actuel pacte d'actionnaires qui leur permettraient de rompre. Mais un compromis a du mal à se dégager, les deux hommes passant pour être durs en affaire.

Certains investisseurs sont mal à l'aise avec la situation régnant entre les grands actionnaires et craignent qu'un Diniz entravé n'ait plus l'élan de porter la croissance externe du distributeur.

L'action a gagné 33% de janvier à avril, des résultats solides ayant mis dans l'ombre les querelles internes. Mais depuis l'action a cédé 17%, soit près du double du recul de l'indice boursier de référence. L'action gagnait 2% vendredi, après avoir perdu près de 4% la veille.  
Diniz veut conserver les coudées franches pour poursuivre dans la voie des acquisitions qui avait marqué son règne, selon des sources bien informées.

Il redoute, selon elles, d'avoir les mains liées par un nouveau propriétaire méfiant. Elles font ainsi valoir qu'il avait proposé fin mai de monter une OPA sur la chaîne de magasins de gros Tenda mais que Casino y avait opposé une fin de non recevoir.

Selon des sources proches de Casino, des responsables de GPA ont évalué l'affaire et formé leur propre jugement sans intervention directe de Naouri ou de Diniz.

Un responsable de GPA avait dit fin mai, dans un entretien, que Tenda restait une cible d'OPA intéressante.

Source : Reuters



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