Une "contribution climat" sur fond de ras-le-bol fiscal

Plusieurs membres du gouvernement ont défendu vendredi la création d'une "contribution climat-énergie" à l'heure où des voix s'élèvent au sein de la majorité pour mettre en garde contre un "ras-le-bol fiscal" des Français...

Le ministre de l'Ecologie Philippe Martin a annoncé jeudi soir la mise en oeuvre de cette mesure sans en préciser le montant ni le rythme, près de quatre ans après l'abandon du projet de taxe carbone.

"Il ne s'agit pas de créer une nouvelle taxe, il s'agit de verdir des taxes déjà existantes sur l'énergie", a déclaré la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, sur Europe 1. "C'est une démarche qui a été suivie par d'autres pays avant nous, notamment la Suède, et qui est encore en cours de construction pour ce qui est du niveau de cette contribution, de sa trajectoire."

"Tout cela sera présenté au mois de septembre avec l'ensemble du projet de loi de finances", a-t-elle ajouté.

"L'intention du gouvernement, c'est (...) de faire en sorte à partir des impositions existantes que ces dernières soient davantage mises au service de la transition énergétique du pays, de favoriser des activités ou des produits écologiquement responsables et défavoriser des produits écologiquement problématiques".

L'instauration d'une contribution climat-énergie était une revendication d'Europe écologie-Les-Verts (EELV). "Ce n'est pas la taxe carbone", a souligné la ministre du Logement Cécile Duflot, issue d'EELV, sur i<TELE. "Le coût de l'énergie augmente de manière très importante, aujourd'hui il y a plus de 13% des familles de notre pays qui n'arrivent plus à se chauffer l'hiver, il y a des gens pour qui faire le plein devient un exercice de plus en plus difficile alors qu'ils ont besoin de leur voiture pour aller travailler."

"La réalité c'est qu'on a besoin d'organiser cette transition énergétique (...) d'aider les familles à isoler les maisons, à changer leur mode de chauffage, à faire en sorte de pouvoir gagner du pouvoir d'achat en faisant baisser les charges", a-t-elle ajouté.

Pour la ministre, la contribution climat-énergie est un "équilibre qui permet de sortir d'un modèle où l'on gaspillait 'l'énergie qui nous coûtait très cher pour un nouveau modèle beaucoup plus économe en énergie." "Il faut avoir le courage et la franchise de le dire, c'est tout le contraire de la taxe carbone", a-t-elle dit.

Invité sur BFM TV, le ministre délégué à l'Economie solidaire Benoît Hamon a indiqué que cette contribution visait à honorer un engagement de campagne de François Hollande. "Soit nous voulons une économie qui est sobre en énergies, soit nous voulons une économie qui consomme beaucoup d'énergie et nous serions là en infraction avec les engagements que nous avons pris au niveau européen", a-t-il dit.

Tout en défendant la contribution, le chef de file des députés PS à l'Assemblée nationale Bruno Le Roux a estimé sur RTL qu'il ne devait "plus y avoir durant ce quinquennat de nouveaux impôts".

L'annonce de la création de cette "contribution" survient sur fond de débat au sein de la majorité concernant la politique fiscale. Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici s'est dit mardi "très sensible à ce ras-le-bol fiscal ressent de la part de nos concitoyens". Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a de son côté estimé qu'il y avait un niveau de prélèvements "au delà duquel on ne doit pas monter".

Source : Reuters
©Crédit photo : REUTERS/Charles Platiau

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