Les français veulent une baisse du train de vie des élus

Les Français pensent désormais majoritairement qu'il faut privilégier la réduction des dépenses publiques aux hausses d'impôts pour redresser les comptes publics. L'institut OpinionWay les a interrogés, à la demande de Tilder et de LCI pour la deuxième année consécutive, sur les pistes à explorer. Résultat, la baisse du train de vie des élus est, cette année encore, plébiscitée...

C'est d'ailleurs la seule option dépassant les 50% d'approbation. Et de loin. Problème: ce genre de mesure qui peut avoir valeur de symbole - François Hollande et les ministres ont réduit leur salaire de 30%, la toute première décision du quinquennat - ne permettra jamais de rééquilibrer les finances publiques.

Les dépenses de l'Élysée sont ainsi de 113 millions pour 2013, celles de l'Assemblée nationale de 547, celles du Sénat de 320. Des montants élevés dans l'absolu mais dérisoires comparés aux 1118 milliards de dépenses publiques totales dans lesquelles le gouvernement doit dégager 60 milliards d'économies en cinq ans. La réduction du train de vie des ministères, déjà entamée depuis quelques années, n'est pas non plus un remède miracle. Les dépenses de fonctionnement de l'État sont de 18,8 milliards par an. Soit 1,7% de dépenses publiques.

Deuxième piste citée par les Français: la réduction du nombre de fonctionnaires. Cette fois, l'enjeu est réel: les dépenses de personnel de l'État atteignent 120 milliards par an, celles des collectivités 58 et les doublons, au travers des différentes couches administratives, sont encore nombreux. Le non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux a permis d'économiser 300 millions par an lors des dernières années (l'exécutif rendait la moitié de l'enveloppe sous forme de prime de performance…). Toutefois, ce sujet reste clivant: 61 % des électeurs en 2012 de Nicolas Sarkozy veulent moins de fonctionnaires, contre 20% de ceux de François Hollande.

Les sympathisants du PS sont en revanche moins nombreux cette année à prôner une réduction du budget de la Défense. Comme ceux de droite, par nature opposés à toute coupe dans les dépenses militaires. Au final, la chute en un an atteint 13 points! «Il y a un effet guerre au Mali», juge Frédéric Latrobe, associé chez Tilder. La commission de la défense du Sénat a d'ailleurs déclaré qu'il ne fallait pas que les dépenses militaires tombent sous la barre de 1,5% du PIB.

Autre enseignement, les Français restent attachés à l'État-providence. À peine 15% à 20% poussent à tailler dans les minima sociaux, les allocations familiales et l'indemnisation chômage. Pour Frédéric Latrobe, ces scores montrent que le sujet n'est plus «tabou». Reste à savoir si cela suffira à éviter au gouvernement une fronde lorsqu'il dévoilera ses choix en matière de politique familiale sur laquelle il veut économiser 2 milliards en 2016. La tâche s'annonce plus difficile pour les retraites que l'exécutif veut réformer fin 2013. Seuls 6 % des Français sont prêts à soutenir des mesures sur le niveau des pensions et l'âge de départ. Des scores proches de ceux de deux autres vaches sacrées: la santé et l'éducation.

Mais si le gouvernement Ayrault s'apprête à agir, c'est qu'il n'a pas le choix. Les prestations sociales ­représentent 45% de la dépense publique. Impossible de faire de réelles économies sans réformer ce champ.

Source : Le Figaro

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