Fiscalité : 9 milliards d'euros d'amende pour la France

Une ardoise bien malvenue. Selon une information du journal Le Parisien reprise par la presse, la France pourrait devoir entre 8 et 9 milliards d'euros à Bruxelles. La Commission européenne juge que certains impôts ou subventions ne respectent pas le droit communautaire... 

Au total, une vingtaine de dossiers seraient concernés. La Tribune dresse le détail de ces factures. Elle concernent entre autres les OPCVM (organisme de placement collectif en valeurs mobilières) ou la taxe Copé sur les fournisseurs d'accès à Internet. 

Les OPCVM : 4 à 5 milliards d’euros

Le problème – Les OPCVM sont les organismes de placement collectif en valeurs mobilières. La Cour de justice de l’UE n’a pas accepté que ceux installés à l’étranger soient taxés sur les dividendes qu’ils perçoivent des sociétés françaises alors que les fonds installés en France ne l’étaient pas.
Le risque – Gilles Carrez, président UMP de la commission des Finances de l’Assemblée nationale interrogé par Le Parisien se dit "plutôt pessimiste" concernant ce litige. Mais il nuance : "Le montant de l’amende pourrait être revu à la baisse". En juin, Le Figaro annonçait le chiffre de 4,2 milliards d’euros.

La taxe Copé : 1,3 milliard d’euros

Le problème – La taxe sur le chiffre d’affaires des fournisseurs d’accès à internet, dite "Taxe Copé", avait été mise en place par Nicolas Sarkozy pour compenser la suppression de la publicité le soir sur les chaînes du groupe France Télévisions. Mais Bruxelles la considère comme une "taxe télécom" que la France n’avait pas le droit d’utiliser pour financer autre chose que des dépenses dans le domaine des nouvelles technologies
Le risque – La Cour de justice européenne doit se prononcer ce printemps dans ce dossier. Gilles Carrez affirme qu’il "n’est pas du tout certain que nous perdions face à Bruxelles". Cependant, la France a déjà mis de côté 1,3 milliard d’euros pour rembourser les professionnels du numérique, souligne Le Parisien.

Le précompte mobilier : 2 milliards d’euros

Le problème – La Cour a estimé que cet impôt, supprimé en 2005, était contraire au droit communautaire car il taxait plus lourdement les dividendes versés par une filiale européenne à une société mère française, que ceux versés par une filiale française.
Le risque – Le Parisien chiffre le coût de ce contentieux à 2 milliards d’euros. Une somme peut-être un peu surévaluée, estime-t-on à Bercy, selon Les Echos : "Le chiffrage de 2 milliards était très prudent. On aura très certainement une bonne nouvelle [en 2013]."

Plans de campagne : 330 millions d’euros

Le problème – En plus des trois dossiers cités précédemment, une quinzaine d’autres contentieux sont en cours. Les "plans de campagne" risquent notamment d’être parmi les plus coûteux. Ces subventions versées aux producteurs de fruits et légumes entre 1992 et 2002 ont été jugées contraires aux règles du marché européen. En conséquence, la France a été condamnée par la Cour de justice de l’UE à rembourser 330 millions.
Le risque – "Le ministère va devoir retrouver chaque bénéficiaire un par un pour lui demander de rendre les subventions touchées", affirme Le Parisien. Cette tâche risque de s’avérer longue et difficile.

Au total : 9 milliards maximum

La somme de 8 à 9 milliards avancée par Le Parisien "n’est qu’une estimation et il s’agit de la fourchette haute", rappelle Gilles Carrez dans les colonnes du quotidien. En tout cas, le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, a anticipé des remboursements de "3 milliards en 2013, 3,55 milliards 2014 et un peu moins en 2015", a-t-il annoncé lors d’une audition à huis clos à l’Assemblée nationale en février, relève le journal.

Sources : Le Parisien - francetvinfo.fr - Agoravox - Les Echos

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