Polémique sur les dégâts collatéraux de "La manif pour tous"

Le collectif "La manif pour tous", à l'origine de la manifestation parisienne contre le mariage homosexuel, a refusé mercredi de payer la remise en état de la pelouse du Champ de Mars, dont le coût atteindrait 100.000 euros selon la mairie de Paris...

Bertrand Delanoë a adressé mardi la facture à la préfecture de police pour les dégâts "involontaires" commis lors de la manifestation qui a réuni dimanche 340.000 personnes selon la police et un million selon les manifestants.  L'Etat décidera ensuite de réclamer ou non la somme aux organisateurs.

La porte-parole du collectif d'opposants au projet de loi, Frigide Barjot, a affirmé mercredi que le groupe n'avait pas les moyens de payer. "J'appelle tous les citoyens aujourd'hui à venir replanter le Champ de Mars", a-t-elle déclaré à la presse. "S'il faut replanter le Champ de Mars, on le replante, mais on n'a pas 100.000 euros comme ça pour le Champ de Mars", a-t-elle dit. "Surtout, il n'a jamais été demandé de replanter ou de payer après les autres manifestations, de la 'Gay Pride' par exemple. Est-ce qu'on demande de l'argent pour nettoyer les rues? Non." "S'il faut que nous préservions les brins d'herbe du Champ de Mars, il faut aussi que nous préservions nos générations futures et ne pas remettre en cause leur engendrement par la loi Taubira", a dit Frigide Barjot.

L'UMP, dont de nombreux élus ont manifesté dimanche dans les rues de la capitale contre le texte du gouvernement socialiste, a dénoncé une démarche "indigne" de la part du maire de Paris. "On atteint des sommets dans l'indignité, la mesquinerie et la médiocrité", écrit le groupe UMP au Conseil de Paris dans un communiqué. "C'est un exemple effarant du sectarisme de Bertrand Delanoë qui jamais ne déroge à sa ligne 'un poids, deux mesures'".

Dans un communiqué, le maire socialiste de Paris exprime pour sa part son étonnement face à la polémique "instruite par la droite" sur l'indemnisation des dégâts occasionnés. Bertrand Delanoë indique avoir prévenu la préfecture de police et les organisateurs "que les pelouses du Champ de Mars, qui sont en cours de réfection pendant la période hivernale, ne supporteraient pas une telle affluence."

Selon la mairie, l'accès aux pelouses sera fermé au public jusqu'au mois de juin en raison des dégradations de dimanche. "Mon unique préoccupation a toujours été de préserver le Champ de Mars", écrit Bertrand Delanoë qui rappelle avoir refusé il y a un an à François Hollande, "alors candidat, son utilisation pour un meeting." (Marine Pennetier, édité par Sophie Louet)

Source : Reuters

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