Les militants confirment Harlem Désir à la tête du PS

Les militants socialistes ont confirmé jeudi le choix de Harlem Désir pour succéder à Martine Aubry au poste de premier secrétaire du PS lors d'un second tour l'opposant à Emmanuel Maurel, le nouveau champion de l'aile gauche du parti. Selon un premier décompte portant sur 80% des suffrages, à 23h30 (21h30 GMT), le premier secrétaire par intérim obtient 72,03% des voix, contre 27,97% à son unique adversaire...

Harlem Désir, qui avait buté au premier tour sur la barre des 70% de suffrages, avec 68,44%, améliore son score mais Emmanuel Maurel, qui ne pensait pas dépasser 20%, continue à jouer les trouble-fête en vue du congrès de Toulouse, du 26 au 28 octobre. Le niveau de la participation dira, lorsque les chiffres seront validés, si ce scrutin aidera le successeur de la maire de Lille à asseoir sa légitimité.

"Je me réjouis de l'élection d'Harlem Désir à la tête du Parti socialiste", a réagi dans un communiqué Martine Aubry, selon laquelle cette élection illustre l'arrivée d'une "nouvelle génération" à la tête du parti. "J'avais, avec le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, soutenu sa candidature. Il revenait aux militants d'en décider. Ils l'ont fait de manière claire en lui apportant une très large majorité de leurs suffrages", ajoute-t-elle en saluant aussi Emmanuel Maurel.

Accusé d'avoir été coopté par Martine Aubry et Jean-Marc Ayrault par le biais d'un scrutin de liste, Harlem Désir a voulu voir dans son score mitigé la preuve que le vote n'était pas biaisé. Il a néanmoins annoncé dans Le Monde daté de mercredi son intention d'en revenir à l'avenir à un scrutin direct."Rien ne doit donner le sentiment d'un verrouillage ou de combinaisons internes", a-t-il dit, reconnaissant ainsi la portée des critiques sur le processus de désignation.

Le scrutin s'est déroulé sur fond de tensions à gauche avec les tentatives de reprise en main de Jean-Marc Ayrault qui ont suivi le dérapage du ministre de l'Education Vincent Peillon sur le cannabis et les crispations entre Matignon et les députés socialistes. Des élus craignaient que ce climat ne nuise à la participation pour l'élection du Premier secrétaire.

Devenu ministre de l'Economie sociale et solidaire, le chef de file historique de la gauche du PS, Benoît Hamon, a renoncé à présenter une motion, ce qui a permis à ses amis de négocier une bonne représentativité dans les futures instances du parti. 

Emmanuel Maurel a repris le flambeau avec l'appui notamment de Marie-Noëlle Lienemann et cette nouvelle équipe a fait entendre sa différence lors du vote sur le traité européen où les "nonistes" n'ont pas cédé aux pressions de l'exécutif. Pour pouvoir peser à l'avenir au sein du parti, mais aussi sur la ligne gouvernementale, le vice-président de la région Ile-de-France s'est efforcé de rassembler plus largement afin de dépasser au second tour un score à deux chiffres.

Il semble avoir ainsi récolté les voix qui se sont portées sur la motion défendue par Stéphane Hessel, intellectuel et ancien résistant auteur du livre à succès "Indignez-vous". Avec 11,9%, Stéphane Hessel a constitué une autre surprise du scrutin. Emmanuel Maurel, qui découvre l'exposition médiatique, s'est déclaré "lucide" sur le résultat du scrutin, soulignant qu'il entendait surtout "peser" à l'avenir au sein du PS pour faire valoir les vues de l'aile gauche.

Opposé au pacte budgétaire européen, il fustige la "rigueur" découlant de l'objectif d'un déficit de 3% du PIB en 2013, demande le non-cumul des mandats tout de suite et prône la possibilité pour l'"Etat stratège" de recourir à des nationalisations d'entreprises en difficulté.

©Crédit photo : REUTERS/Jacky Naegelen

Source : Reuters

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