Une armada se dirige vers le détroit d'Ormuz, en prévision d'un conflit Iran-Israel

Une armada des forces navales Britanniques et Américaines est actuellement positionnée dans le détroit d'Ormuz, un axe hautement stratégique pour le transport du pétrole. Des cuirassés, des portes avions et des sous-marins de plus de 25 nations (dont la France), se dirigent par ailleurs vers cette zone. La coalition craint une escalade des tensions entre l'Israël et l'Iran...

Les dirigeants occidentaux sont convaincus que l'Iran ripostera en cas d'attaque d'Israël, notamment en essayant de miner ou de bloquer le détroit d'Ormuz où passe environ 18 millions de barils de pétrole par jour, soit environ 35% des échanges mondiaux de pétrole par voie maritime.

Un blocus aurait un effet catastrophique sur les économies Européennes, Américaine et Japonaise, qui dépendent fortement des approvisionnements pétroliers et gaziers en provenance du Golfe.
Le détroit d'Ormuz est l'une des voies navigables internationales les plus encombrés au monde : il n'est large que de 21 miles soit 34km environ et est bordé par la côte iranienne au nord et les Émirats Arabes Unis au sud.

Ainsi, en cas d'action préventive ou de représailles de l'Iran, des bâtiments de guerre de plus de 25 pays, dont les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l'Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis, vont entamer aujourd'hui 12 jours d'exercice. Ces entraînements seront d'une envergure inédite et prévoie notamment une tentative de cassage du blocus iranien ou encore de déminage du détroit. En outre, les commandants pourront également simuler la destruction d'avions de combat iraniens, de navires et de batteries de missiles côtières.

La force américaine comprend trois groupes de Nimitz classe opérateur, dont chacun a plus d'avions que l'effectif total de l'armée de l'air iranienne. Les transporteurs sont appuyées par au moins 12 cuirassés, des croiseurs (y compris des missiles balistiques), des frégates, des destroyers et des navires d'assaut transportant des milliers de Marines américains et des forces spéciales.

La force britannique est quant à elle composée de quatre dragueurs de mines et de la Royal Fleet Auxiliary Cardigan Bay (logistique). Le HMS Diamond, un tout nouveau destroyer Type 45 dont la construction à coûté 1 milliards de £, sera également en opération dans la région. Il est l'un des navires les plus puissants de la flotte britannique.

En cas de guerre, la principale menace pour la force internationale viendra du corps de marine des gardiens de la révolution islamique, qui devrait adopter une stratégie de "déni d'accès" qui consisterait en cas d'attaque, à cibler directement les navires de guerre américains, attaquer les navires marchands et les goulets d'étranglement minier du Golfe Persique.

Selon certaines sources de la Défense, bien que l'Iran ne soit pas suffisamment technologiquement sophistiquée, il pourrait donner une série de coups mortels contre les britanniques et les navires américains à l'aide de mini-submersibles, de bateaux d'attaque rapide, de mines et à terre avec des batteries de missiles anti-navires

Le mois prochain, l'Iran réalisera des manœuvres militaires massives afin de montrer que le pays est prêt à défendre ses installations nucléaires contre la menace d'un bombardement aérien. L'exercice est présenté comme le plus grand entrainement aérien de l'histoire de la Défense de la République islamique. Il prévoit l'utilisation de missiles sol-air, de drones et de radars, des gardiens de la Révolution Islamiques et de l'armée de l'air, afin de tester les défenses de 3.600 sites sensibles dans tout le pays, y compris les raffineries de pétrole et les installations d'enrichissement d'uranium.

Le général de brigade Farzad Esmaili, commandant de la base de défense aérienne Khatam al-Anbiya, affirmait lors d'une conférence ce mois-ci que les manœuvres avait pour but "d'identifier les vulnérabilités, essayer de nouvelles tactiques et de pratiquer les anciennes".

En parallèle de cette opération dans le golf, des navires anglais et français, dont le HMS Illustrious (équipé d'hélicoptères d'attaque Apache) et le Charles de Gaules, sont actuellement en opération en Méditerranée. Cette force maritime pourra être détourné en cas de besoin et en moins d'une semaine, vers le détroit d'Ormuz, en passant par le canal de Suez.  

Ces exercices interviennent alors que le président Barack Obama rencontrait samedi Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, pour discuter de la crise iranienne. De nombreuses personnes au sein de l'administration Obama pense qu'Israël va lancer une frappe préventive contre les installations nucléaires de l'Iran avant les élections présidentielles américaines, un acte qui serait signe d'un échec de la politique étrangère des Etats Unis. 

Londres et Washington espèrent que la démonstration de force sera dissuasive et suffisante pour stopper le programme nucléaire iranien et éviter un blocus. 

Sir John Sawers, le chef du MI6 (services secrets britanniques), aurait rencontré le Premier ministre israélien, Ehud Barak, et, son secrétaire à la Défense, il y a deux semaines dans une tentative d'éviter une action militaire contre l'Iran. Mais la semaine dernière, M. Netanyahu a signalé que le temps d'un règlement négocié était en marche "Le monde dit à Israël 'Attendez, il est encore temps.' Et je dis: Attendre quoi ? Attendre jusqu'à quand ?".


©Crédit photo : Alamy

Traduction et montage : Samuel Cour

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