EADS et BAE Systems discutent d'une fusion

BAE Systems et EADS, la maison mère d'Airbus, ont annoncé mercredi discuter d'un rapprochement qui créerait un nouveau géant européen de l'aéronautique, de la défense, de l'espace et de la sécurité, un projet motivé notamment par la baisse des dépenses de défense en Europe et aux Etats-Unis...

"Ce rapprochement éventuel serait mis en oeuvre par la création d'une nouvelle structure juridique à double cotation, au sein de laquelle les deux entreprises fonctionneraient comme un seul groupe", précise BAE Systems dans un communiqué. Les actionnaires actuels de BAE détiendraient 40% du capital du nouvel ensemble et ceux d'EADS les 60% restants, ajoute le groupe britannique.

"Tout accord sur un éventuel rapprochement devra être préalablement approuvé, entre autres, par le conseil d'administration d'EADS", souligne de son côté EADS. "Il n'y a aucune certitude quant à la réalisation de cette opération, et une communication sera faite en temps voulu."

Conformément à la réglementation boursière britannique, les deux groupes ont jusqu'au 10 octobre pour annoncer le résultat de leurs discussions. Le gouvernement français n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat. L'Etat français possède 15% d'EADS. Le groupe Lagardère, qui détient 7,5% du capital du groupe, s'est lui aussi refusé à tout commentaire dans l'immédiat.

L'action BAE avait terminé en hausse de 10,62% à la Bourse de Londres avant l'annonce officielle des discussions, portée par des rumeurs de marché évoquant des pourparlers avec EADS. Le volume d'échanges sur la valeur a été plus de six fois supérieure à la moyenne quotidienne sur 90 jours.

A Paris, l'action EADS a fini en recul de 5,63% à 28 euros, accusant ainsi la plus forte baisse du CAC 40.

BAE Systems et EADS sont déjà alliés entre autres dans le cadre du programme d'avion de chasse européen Eurofighter et de la coentreprise de missiles MBDA. Un rapprochement marquerait aussi le retour de BAE au sein d'Airbus et de ses sites britanniques. Le groupe britannique avait vendu en 2006 ses 20% dans le consortium.

Leur chiffre d'affaires combiné a atteint environ 72 milliards d'euros l'an dernier et ils emploient au total 220.000 personnes dans le monde.

Les deux entreprises expliquent qu'en raison du caractère sensible de leurs activités de défense dans de nombreux pays, des Etats-Unis à l'Arabie saoudite en passant par l'Australie, ils ont engagé des consultations avec plusieurs gouvernements sur leur projet.

En cas de fusion, les activités de défense seraient cantonnées en accord avec les gouvernements concernés en fonction de leur importance en matière de sécurité nationale, notamment aux Etats-Unis étant donné l'importance de ce marché pour le groupe. Le Pentagone n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat.

Une fusion EADS-BAE ne devrait pas poser de problème de concurrence aux Etats-Unis en raison du chiffre d'affaires relativement limité réalisé par EADS sur le marché américain de la défense, ont déclaré deux sources proches du projet qui ne sont pas autorisées à s'exprimer publiquement.

Les discussions ont débuté il y a plusieurs mois et sont motivées entre autres par la baisse des budgets militaires en Europe et aux Etats-Unis. Loren Thompson, consultant spécialisé basé aux Etats-Unis, explique qu'une fusion des deux groupes européens créerait un ensemble au sein duquel les activités civiles et de défense afficheraient seraient équilibrées, se rapprochant ainsi du modèle adopté par Boeing il y a plusieurs années.

©Crédit photo : REUTERS/Nigel Roddis

Source : Reuters

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