Les prix des carburants ramenés au niveau de mai

Une baisse de 6 centimes des prix des carburants à la pompe devrait ramener le prix du litre de gazole à environ 1,40 euro et celui de l'essence à environ 1,58 euro, un niveau équivalent aux prix affichés au lendemain de l'élection de François Hollande mais qui restera soumis aux variations du pétrole. Cette réduction des prix intervient alors que la consommation de carburants devrait baisser ces prochaines semaines. En effet, ces 2 derniers mois de départ en vacances avaient engendré une importante hausse des achats de carburants (et des prix)...

Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a annoncé mardi que cette décision serait applicable dans les 24 heures et pour trois mois et que l'effort serait partagé à parts égales entre l'Etat et les entreprises. 

"Les prix à la pompe baisseront jusqu'à 6 centimes d'euro: 3 centimes pour les pétroliers, 3 centimes pour l'Etat, c'est un montant extrêmement substantiel", a-t-il déclaré, en saluant l'effort des distributeurs. "Les lignes ont bougé". Total a annoncé de son côté une baisse de ses prix de 2 centimes par litre et de 3 centimes sur les autoroutes.

L'effort consenti par l'Etat sous la forme d'une baisse des taxes est supérieur à 300 millions d'euros et sera compensé par redéploiement budgétaire, a précisé Pierre Moscovici.

François Hollande avait promis pendant la campagne présidentielle de bloquer les prix des carburants pendant trois mois, une promesse mise entre parenthèses au lendemain de son élection en raison d'une baisse des prix du pétrole et du carburant à la pompe, repartis depuis à la hausse.

La semaine suivant son élection, le litre de gazole - 80% de la consommation - coûtait 1,40 euro, contre un record de près de 1,46 euro enregistré vendredi dernier. Le litre d'essence s'achetait 1,58 euro en moyenne début mai, contre près de 1,65 euro vendredi dernier. 

Pour les deux carburants, une baisse de 6 centimes par litre devrait ramener les prix autour des niveaux enregistrés après l'élection - équivalent pour le gazole, un centime de plus pour l'essence - , si le cours du pétrole reste stable au prochain trimestre. François Hollande avait inscrit début avril le blocage "immédiat" des prix des carburants à l'agenda de sa première année de mandat. A cette époque, où les carburants touchaient des records, un éventuel blocage aurait fixé le prix du lire de gazole à environ 1,43 euro et celui de l'essence à 1,66 euro, soit plusieurs centimes de plus que le prix en vigueur à partir de mercredi - dans l'option d'une baisse de 6 centimes et d'un pétrole stable. Le pétrole représentait près de 60 centimes dans le prix d'un litre de carburant vendredi dernier, selon l'Ufip. 

La promesse faite par Hollande pendant les présidentielles ne sera donc pas tenue puisque les prix sont susceptibles de continuer à augmenter avec le cours du pétrole.

Le ministre a annoncé qu'à l'issue de cette période de trois mois, une "solution pérenne" serait mise en place avec le concours de la ministre de l'Energie Delphine Batho. "C'est aussi le moyen, conformément à ce que le Président de la République et le Premier ministre ont souhaité, de donner le temps de mettre en place un mécanisme plus pérenne", a dit Pierre Moscovici.

Le ministre de l'Economie a souligné que ce mécanisme serait créé dans un contexte de changement de société, évoquant une "société de sobriété".

Après la conférence environnementale des 14 et 15 septembre puis l'ouverture d'un grand débat sur l'énergie à l'automne, le gouvernement souhaite une loi de programmation sur la transition énergétique pour le premier trimestre 2013

Interrogé sur les mesures qui permettraient de réguler durablement les prix, le président des Centres Leclerc Michel-Edouard Leclerc a évoqué un accompagnement des ménages modestes. "Il faut trouver la traduction de ces chiffres par un mécanisme qui garantisse sa durée. Le gouvernement travaille, d'après ce que j'ai compris, sur l'accompagnement pour les revenus les plus modestes, y compris pour le fioul", a-t-il dit, sans préciser si la création d'un "chèque essence" avait été évoquée lundi.

De source industrielle, le rétablissement d'une TIPP - aujourd'hui TICPE - flottante n'aurait pas été écarté par le gouvernement.

En 2000, la France avait choqué ses partenaires européens en introduisant sans les prévenir la TIPP flottante, provoquant la colère du ministre allemand des Finances placé dans une situation impossible face à son propre secteur des transports. C'est sous la pression des autorités européennes, qui y voyaient un risque de distorsion de la concurrence, que le gouvernement l'avait ensuite supprimée en 2002.

Source : Reuters

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