Les mesures pour les Roms saluées à gauche et hors de France

Les mesures annoncées par le gouvernement français pour assouplir les restrictions du travail des Roms sont saluées par les associations et une partie de la gauche mais pour la droite, il ne s'agit que d'un écran de fumée. Des mesures transitoires, en vigueur jusqu'à fin 2013, restreignent l'accès au travail des citoyens roumains et bulgares, deux pays dont sont issus la plupart des quelque 15.000 Roms présents sur le territoire français...

À l'issue d'une réunion interministérielle sur les Roms, Matignon a annoncé mercredi la suppression de la taxe pesant sur les employeurs des Roms et un élargissement de la liste des métiers auxquels ils peuvent prétendre. Le gouvernement a également indiqué qu'il "examinerait" une levée anticipée de ces mesures.

Dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères roumain a "salué la manière constructive avec laquelle le gouvernement français aborde la question de l'intégration des Roms".

La Commission européenne, qui avait placé la France sous surveillance pour la manière dont les autorités procédaient au retour des Roms dans leur pays d'origine, s'est également félicitée de ces déclarations, se disant prête à soutenir Paris dans ses démarches et l'encourageant à mettre en oeuvre ses promesses.

Plusieurs associations continuent toutefois à demander la levée complète des mesures transitoires et s'inquiètent de la poursuite annoncée des démantèlements de campements. "On n'est jamais totalement satisfait. On peut toujours faire mieux", a dit sur RFI Laurent El Ghozi, co-fondateur du collectif Romeurope.

Les écologistes et le Parti communiste français (PCF) se sont réjouis de ces déclarations. "Le Parti communiste se félicite de sentir le souffle d'une volonté affichée de changement", écrit-il dans un communiqué. "Toutefois, l'absence de moratoire sur les expulsions et de remise en cause des contraintes administratives pour accéder à un emploi provoque notre inquiétude", ajoute-t-il, appelant le gouvernement à aller "au bout de ses intentions". 

Le gouvernement a annoncé mercredi qu'il continuerait à appliquer les opérations de démantèlements, tout en estimant qu'il revenait "à l'Etat et à ses partenaires, notamment les collectivités territoriales (...) d'apporter une réponse globale, circonstanciée, adaptée à la situation des personnes et des familles concernées."

L'opposition de droite a de son côté estimé que ces mesures n'aideraient pas à l'intégration des populations roms et risquaient de provoquer un appel d'air. "La majorité gouvernementale démontre, une fois de plus, qu'elle est incapable de passer réellement à l'action", écrit dans un communiqué Bruno Beschizza, secrétaire national de l'UMP à l'emploi des forces de sécurité.

"Il s'agit en réalité d'une fuite en avant et d'un écran de fumée de la bien-pensance socialiste puisque tous les spécialistes considèrent que la fin des mesures transitoires risque d'avoir un effet limité et pervers", ajoute-t-il.

Le député Franck Riester a pour sa part regretté le caractère "franco-français" des réponses apportées par le gouvernement, "semblant s'affranchir de la dimension européenne de la question". Paris a proposé d'inscrire cette question à l'ordre du jour de la prochaine session du Conseil de l'Union européenne.

Une voix s'est toutefois singularisée au sein de l'UMP, celle de Philippe Juvin, secrétaire national du parti de droite, qui a estimé que le gouvernement allait "dans la bonne direction". "Qui peut penser qu'on réglera la question de l'exclusion des Roms en les excluant encore plus ?", écrit l'eurodéputé dans un communiqué, appelant les membres de l'opposition à apporter une critique "constructive et réaliste".

Le Front national a dénoncé des mesures qui sont d'après lui susceptibles d'augmenter le chômage des Français.  Les neuf ministres présents à la réunion interministérielle présidée par Jean-Marc Ayrault à Matignon "ont adressé un message sans ambiguïté : ils se moquent de nos compatriotes, la priorité c'est d'insérer les Roms", écrit dans un communiqué Steeve Briois, secrétaire général du FN. 

Source : Reuters

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