A Nice, les fans de Sarkozy attendent son retour

Anciens ministres et ténors de l'UMP ont rendu hommage samedi à Nice à "l'action réformatrice" de Nicolas Sarkozy devant des fans de la première heure qui n'attendent qu'une chose, son retour en politique...

Environ 2.000 personnes (4.000 selon les organisateurs), militants UMP ou simples "sarkozystes" revendiqués, venus principalement de la région, étaient réunis dans l'oliveraie du musée Matisse pour écouter les hommages successifs de nombreuses personnalités de droite et regarder un film à la gloire du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Un livret avec des extraits des principaux discours de l'ancien chef de l'Etat leur a également été distribué. 

"Quand on dit qu'il était détesté, ce n'est pas vrai", a dit à Reuters Alice Costamagna, retraitée se présentant comme une "fan" et une "admiratrice". "Il est parti en gloire".

"Il nous manque, on veut lui montrer qu'on est toujours là, s'il revient", a ajouté Mégane Deyral, 20 ans. Pour son père, Claude, l'objectif est clair en ce 25 août. "Depuis qu'il est parti, il y a un trou, on veut essayer de le faire revenir", a-t-il dit.

Sur une table, des bénévoles enregistraient, pour 25 euros, des adhésions à l'Association des amis de Nicolas Sarkozy et vendaient casquettes, T-shirts et stylos avec le logo de l'association.

Opposant un Nicolas Sarkozy "courageux" à un François Hollande qualifié de "banal", tous les candidats, officiels ou officieux, à la présidence de l'UMP se sont placés dans le sillage de l'ancien président.

Malgré son retrait de la vie politique, celui-ci, présenté comme la garant de l'unité du parti, reste en contact serré avec ses anciens collaborateurs.

Après avoir reçu l'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux et le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, vendredi dans sa résidence du Cap Nègre, il devait déjeuner samedi avec Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a été sa porte-parole pendant la campagne présidentielle et qui est aujourd'hui candidate à la présidence de l'UMP.

Absent de cette grand-messe sarkozyste suite à un accident de scooter à Capri, François Fillon, qui a pris ses distances dans un entretien au Point avec celui dont il fut le seul Premier ministre, a lui aussi voulu réaffirmer son attachement au bilan de Nicolas Sarkozy.

"De ce quinquennat, on parlera peut-être un jour 'd'années courage', comme on parlait des trente glorieuses", a dit l'ancien chef du gouvernement dans un message lu par le secrétaire général de l'association des amis de Nicolas Sarkozy, Christian Estrosi. "François Hollande reprochait au président d'être en première ligne. Eh bien je lui reproche d'être en seconde ligne".
Pour Eric Ciotti, directeur de campagne de François Fillon pour la bataille pour la présidence de l'UMP, la différence de calibre entre Nicolas Sarkozy et François Hollande a déjà éclaté au grand jour.

"Oui la comparaison est cruelle, et les Français la feront", a dit Eric Ciotti. "La France n'avait pas besoin d'un président banal, elle avait besoin d'un président exceptionnel, elle avait besoin de Nicolas Sarkozy".

Christian Estrosi, qui, dans un discours très applaudi, a écorné le "gouvernement des bousilleurs réunis", a de son côté ironisé sur la tenue des universités d'été du PS à La Rochelle, en parallèle de ce rassemblement sarkozyste.

"Nous sommes sous un soleil sarkozyste ici à Nice, là où ils sont sous une pluie hollandaise à La Rochelle", a dit le maire de Nice.

Même si ses proches répètent qu'il souhaite rester éloigné de la vie politique quotidienne, sans préciser jusqu'à quand, de nombreux élus, au premier rang desquels Christian Estrosi, ne cachaient pas samedi leur désir d'assister au retour de Nicolas Sarkozy.

"Nicolas Sarkozy nous manque, Nicolas Sarkozy manque à la France", a dit Christian Estrosi, soulignant que l'ancien président était seul "maître de son temps". "J'ai la conviction que celui qui, le moment venu, sera capable d'être le meilleur facteur de cohésion et de rassemblement de toutes les forces de la droite républicaine et du centre, c'est Nicolas Sarkozy", a-t-il ajouté.

En attendant, la course à la tête de l'UMP, mise entre parenthèses le temps de ce raout sarkozyste, reviendra sans tarder sous les feux de l'actualité.

Jean-François Copé, largement distancé dans les sondages par François Fillon, et qui se dispute avec lui l'héritage du sarkozysme, doit en effet déclarer sa candidature dès dimanche à Châteaurenard, dans les Bouches-du-Rhône. Des propos dont il dit avoir réservé vendredi "la primeur" à Nicolas Sarkozy.

Source : Reuters

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